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23/01/2007

Feuille, caillou, ciseau, ombre [VII]

Dessiner un vase ou dessiner son ombre sont deux opérations complètement différentes en ce qui concerne la question de la présence du vase réel (on sait que la métaphysique de la présence est mise en doute par le post-modernisme). Le paradoxe est le suivant : pour douter il faut croire. L’ombre ne peut pas douter de l’écran qui la fait naître. L’ombre du vase rend le vase indubitable, un vase dessiné par contre est forcément douteux. Le dessin hyper-lié met en doute la re-présentation du vase, la re-présentation du vase (le dessin) met en doute le vase réel.

Pour mettre en doute le vase réel, il faut supporter son absence, il faut en faire le deuil. L’ombre du vase ne fait pas le deuil du vase réel (comment le pourrait-il sans y risquer sa fragile existence). Le dessin hyper-lié est comme un fantôme, non pas une présence mais son exact contraire: une absence rendue visible. Un deuil manqué. La vision du lapin masque l'absence des mains qui l'ont fait naître. Derrida: « Pour qu'il y ait du fantôme, il faut un retour au corps, mais à un corps plus abstrait que jamais.»

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22/01/2007

Feuille, caillou, ciseau, ombre [V]

Il n'y a pas de lumière, ni d'ombre, dans le dessin hyper-lié. Il n'y a pas de gris, pas de zone intermédiaire, pas de gradation. Il n'y a qu'une option on/off. Soit il y a un trou, soit il n'en a pas. pas de semi-trous, quasi-trous. Pendant les interminables cours de dessin aux Beaux-Arts, on apprenait des «trucs», des astuces de vieux routards du dessin. Je me souviens particulièrement de celui-ci: après avoir esquissé un contour — la ligne d'une hanche, la courbure d'un dos, il faut l'effacer en partie (tout l'art est de savoir quand et où) d'un coup de gomme, «pour faire entrer la lumière». Voilà qui est inimaginable dans un dessin hyper-lié. Le contour ne peut pas s'interrompre, il ne peut que se déplacer.

08:55 Publié dans Ombres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, dessin, ombres, trou |  Facebook