ATLASle blog de philippe lipcare2023-06-03T07:42:59+02:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlPlease don't die before I finishtag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2019-10-24:61852832019-10-24T15:18:37+02:002019-10-24T15:18:37+02:00 On travaille ici.
<p>On travaille ici.</p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlMagritte, l'Ellipse, 1948tag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2016-11-16:58751142016-11-16T14:49:17+01:002016-11-16T14:48:00+01:00 Le chapeau vert ou associé à la couleur verte me fait irrésistiblement...
<p><strong><span style="color: #666600; font-family: verdana; font-size: small;">Le chapeau vert ou associé à la couleur verte me fait irrésistiblement penser à cette histoire que j'ai déjà donnée plus haut: <br /> «C'est l'histoire d'un type qui va chez le médecin. Il porte un chapeau haut-de-forme. Il s'assied et ôte son chapeau. <br /> Le médecin découvre une grenouille posée sur le crâne chauve du type. Il s'approche et constate que la grenouille est soudée au crâne.<br /> — Et vous avez ça depuis longtemps? demande le médecin.<br /> La grenouille répond:<br /> — Oh vous savez docteur, au début ce n'était qu'une petite verrue sous le pied.»</span></strong></p><p><strong><span style="color: #666600; font-family: verdana; font-size: small;">Je suis assez content de la mise en rapport de la peinture de Magritte «L'Ellipse», qui date de 1948 avec la publicité pour le chapelier Sools, qui date de 1929. Trois yeux, répartis différemment (une fois deux en haut, une fois deux en bas), mais à chaque fois c'est la partie «grenouille», verte, qui en à deux. La scène de kermesse, qui se passe à Liège en 1948 aussi, montre aussi trois yeux aussi (ouverts), un qui visent et deux (ceux du fils? du petit-fils?) qui observent (c'est donc lui, l'observateur qui joue le rôle de la grenouille).</span></strong></p><p><img id="media-5503492" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/01/245631928.jpg" alt="Magritte, l'Ellipse, 1948" /><br /><img id="media-5503502" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/00/02/3055949289.jpg" alt="sools, maîte chapelier" /><img id="media-5503506" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/02/01/2592772121.jpg" alt="sools, maîte chapelier" /><img id="media-5503505" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/02/02/3042001150.jpg" alt="kermesse, Liège, 1948" /></p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlLa figure d'Ulysse dans «Le vestibule des lâches»tag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2015-12-13:57304532015-12-13T17:33:57+01:002015-12-13T17:33:57+01:00 A propos de Le vestibule des lâches de Philippe Fretz, art&fiction,...
<p>A propos de <a href="http://www.artfiction.ch/magasin-146.php?1355504222" target="_blank">Le vestibule des lâches</a> de Philippe Fretz, art&fiction, 2015, Lausanne <br />Par le Professeur Edward Botsky, fondateur de la «Società Dante Alighieri di Orvieto», Orvieto, Italie, auteur de <em>Seven borgesque Essays about Dante</em>, Sulla Scala, Rome, 2015</p><p> L'Ulysse de Dante est très différent de celui d'Homère.Dante n'a jamais eu entre ses mains une copie de l'Illiade ou de l'Odysée. Il décrit le héros sur la base de l'Énéide de Virgile, de références variées à Homère disponibles au Moyen-âge et, bien-sûr, à partir de sa propre inventivité géniale. Dante, le pèlerin, rencontre Ulysse dans le chant XXVI de l'Enfer. Nous sommes dans la huitième bolge du huitième Cercle parmi les conseillers perfides. Ulysse se voit condamné à l'enfer, alors qu'il est perçu comme un héro de la mythologie durant toute l'Antiquité, parce qu'il a contribué à la chute de Troie à l'aide du plus brillant stratagème de tous les temps, la pernicieuse tromperie du Cheval de Troie. <br />Cela est impardonnable. <br />Il y a plus: L'Ulysse de Dante ne retourne jamais à Ithaque auprès de sa femme Pénélope, de son fils Télémaque et de son père Laërte. Il ne fera preuve d'aucune repentance quant à ses manquements envers ses responsabilités familiales. Dante invente également une fin toute autre de son histoire.<br /> Il imagine qu'Ulysse navigue à travers les Piliers d'Hercule – le détroit de Gibraltar – au-delà de la Mer Méditerranée vers les extrémités de la terre, une voyage interdit aux hommes, et qu'il tente d'atteindre une mystérieuse montagne au milieu de l'Océan. Il semble évident que cette montagne n'est autre que celle du Purgatoire de Dante. En un sens, nous pourrions dire que Dante accuse Ulysse de soustraire son salut à Dieu en le défiant, sans passer par les voies de la repentance. Ulysse devient ainsi le symbole d'une curiosité immorale et d'un attrait pour une connaissance interdite, s'opposant au désir vertueux de l'illumination spirituelle trouvant sa source en Dieu. Dante se sert de la figure héroïque de l'Antiquité pour établir une distinction claire dans la pensée du treizième siècle, entre la connaissance humaine mue par la curiosité – Curiositas – et une connaissance accordée par Dieu dans une descente de la lumière dans l'âme.<br /> Nous rencontrons une figure d'Ulysse particulièrement dantesque dans le court et récent roman de Philippe Fretz, Le Vestibule des lâches.<br /> Fretz y fait le récit de la rencontre entre le héro, Jérémie Carter et la figure du méchant, Michel Barquet. Le titre Le Vestibule des lâches nous place d'emblée dans un cadre d'interprétation dantesque. En effet, il s'agit d'un espace de l'Enfer dans lequel sont condamnés ceux qui n'ont jamais choisi entre le bien et le mal. Ils sont perpétuellement attaqués par des taons et courent, sans jamais pouvoir s'arrêter, derrière une banderole sans couleurs ni sens. <br />Mais l'histoire elle-même offre plusieurs parallèles avec la Divine Comédie de Dante. Le personnage de Carter est une figure évidente de Dante lui-même. Il est accompagné de Bertram Rothe, l'éditeur, qui tient un livre, tel Virgile, le détenteur du savoir pour Dante.<br /> La première scène du roman, lors d'un vernissage, présente une référence à la « Selva oscura », du premier tercet de l'Enfer. Carter, comme Dante, semble perdu au milieu de sa vie. Il est entouré par des dessins aux murs. « Les hauts roseaux sur fond de paysage alpestre formaient un labyrinthe. » Il erre dans la galerie comme dans la forêt obscure. Dans la scène suivante, les personnages arrivent à un restaurant appelé le Mortimer. Il s'agit d'une référence aux éléments fondamentaux qui constituent l'enfer, où la Mort est orchestrée dans un temps – Time – sans fin. Carter se retrouvera d'ailleurs en enfer le temps d'un banquet – Le Convivio étant le titre d'un des textes majeur de Dante – durant lequel son âme sera pesée. L'emplacement de la scène est très précise, le restaurant se trouve au numéro 8 de la rue Verdaine, correspondant au huitième Cercle. Un peu plus loin dans le texte, la description du garçon de café qui assoit le groupe, « Le garçon au visage honnête », a l'une des caractéristiques de Geryon, qui pèse les âmes et les condamne aux différents Cercles de l'enfer. Dante le décrit comme un serpent ailé avec une longue queue et...un visage honnête. Il mènera Carter et Bertram Rothe jusqu'à la table 8, qui correspond à la huitième bolge du huitième Cercle, celle des conseillers perfides. Une autre clé de lecture du roman de Fretz est la relation entre le père Barquet et son fils, qui lui est inconditionnellement loyal. En fait, celui qui est coupable de faux conseils – dans une vaste opération de falsification – est le père Barquet. Voyons ce qu'il poursuit : il s'efforce de vendre des actions de la Bourse sans valeur d'une compagnie appelée « Tango Troya » afin d'escroquer la HSWC à hauteur de 120 millions. Le nom de la compagnie suggère qu'il s'agit, pour Barquet, de sa version du Cheval de Troie. Son petit « Tango troyen » est un chef-d'œuvre de duperie pour toucher le pactole. Le fils ne fait que d'accepter passivement les projets de fraude de son père.<br /> Le père Barquet poursuit donc l'objet de son escroquerie qu'il considère comme la voie vers son salut. C'est le paradis au sommet du purgatoire. Ulysse poursuivit un paradis similaire lorsqu'il navigua au delà de la Méditerranée, à la recherche d'un salut qu'il pourrait prendre par ses propres forces. Il sera puni avant de pouvoir l’atteindre en sombrant au fond de l'océan et sera porté disparu. Il y a une allusion direct à cet épisode lorsqu'Edouard Barquet rencontre Gogol dans des bureaux de la HSWC pour élaborer leur fraude. Ils sont assis autour d'une table en verre qui représente la Mer Méditerranée. Une secrétaire apporte deux bouteilles d'eau, l'unes des « Rochers de Calpe » – le rocher de Gibraltar en latin – et l'autre du « Mont Abyle » qui se trouve sur la côte nord-africaine. Ils représentent les colonnes d'Hercule, au-delà desquels se trouve le monde inconnu et interdit. Pour le père Barquet, ils sont les limites de la légalité, qu'il outrepassera pour empocher son butin et qu'il dépassera également physiquement pour s'enfuir en Argentine. <br />Le Vestibule des lâches est un condensé de la topographie dantesque. Lorsque Carter et Barquet sortent du « Mortimer », le huitième Cercle, ils poursuivent leur descente, le long de la rue Verdaine jusqu'au lac. C'est le Cocyte, le lac gelé du neuvième Cercle de l'Enfer. A noter la phrase : « Les drapeaux de Fabrice Gigy claquaient, quelques cygnes glissaient insensibles au froid sur l’huile nocturne et cobalt du Rhône. » Le fleuve se fond dans le lac à cet endroit. La proximité des mots cobalt / cygne permet un rapprochement formel au vocable Cocyte. De plus, les drapeaux de Fabrice Gigy sont un indice. L'artiste ayant installé une série de drapeaux blancs avec un point noir en leur centre sur le pont, ce point noir peut être considéré comme le fond du cône de l'Enfer.<br /> Des phrases comme « Ils traversèrent l'artère au feu rouge et remontèrent la rue de la Terrassière. » offrent des allusions aux terrasses du Purgatoire que Dante et Virgile escaladent après être sortis de l'Enfer. « Ils traversèrent au feu rouge. » nous renvoie à la purification par le feu de la septième terrasse. Dante traverse les flammes de la tempérance à cet endroit, juste avant d'arriver au Paradis terrestre. <br /><br />Enfin, la dernière scène se passe dans le hall central d'une gare. Bertram Rothe est sur le point de prendre congé de Carter. Cela correspond au moment où Virgile se sépare Dante dans le Paradis terrestre. Le train qui emmène Rothe nous donne encore une allusion évidente. « Ils regardèrent encore la grande horloge Mondaine qui indiquait presque 10:50. Il restait dix minutes jusqu'au départ du train. Et cinq jusqu'à l'éclosion des étoiles. » Il y a là une référence claire au chiffre magique de Béatrice, « Cinquecento diece e cinque », « 510 et 5 », l'étoile étant évidemment le dernier mot de chaque livre de la Divine Comédie.<br /><br />En bref, les éléments dantesque que nous trouvons dans Le Vestibule des lâches de Fretz, nous montre qu'il confronte son héro, Carter à un ennemi, Barquet, qui, comme Ulysse pour Dante, peut aussi être considéré comme un alter ego. En effet Ulysse est un miroir de Dante. Il représente ce que Dante craint de devenir, dans son odyssée vers Dieu. Dante le dit dans le second Chant : « Je ne suis ni Paul ni Énée ». Quelle est sa légitimité pour entreprendre son voyage ? Dante et Ulysse poursuivent chacun un Bien supérieur. La différence réside en la voie qu'ils choisissent. Carter et Barquet sont également à la poursuite d'un Bien commun, la survie dans le monde de l'art contemporain. Ce sera grâce au cynisme son ennemi Barquet, dans lequel Carter se reconnaît, que le héro abandonnera ses propres compromissions. En cela, le roman peut être abordé autant comme un conte moral que comme un miroir fragmenté.</p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlThe Ulysses figure in «Le vestibule des lâches»tag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2015-10-12:56985602015-10-14T09:43:58+02:002015-08-08T01:04:00+02:00 About Le vestibule des lâches by Philippe Fretz, art&fiction, 2015,...
<p>About <em>Le</em> vestibule<em> des lâches</em> by Philippe Fretz, art&fiction, 2015, Lausanne<br />By Professor Edward Botsky, founder of the «Società Dante Alighieri di Orvieto», Orvieto, Italy, author of <em>Seven borgesque Essays about Dante</em>, Sulla Scala, 2015, Roma</p><p style="text-align: left;"><img id="media-5181806" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/00/790445194.jpg" alt="anonyme-danteetulysse-1500-BNMarciana,Venise.jpg" /></p><p><br />Dante's Ulysses is very different than Homer's. <br />Dante never had a copy of the <em>Iliad</em> nor the <em>Odyssey</em>, he described the hero on the basis of Virgil's Aeneid and various references to Homer in medieval sources, and of course his own inventive genius. Dante the pilgrim meets Ulysses in canto 26 of the Inferno. We are in the 8th Circle, 8th bolge in the middle of the false counselors. Ulysses is condemned to hell, when he was a mythological hero through the whole of antiquity, because he brought about the fall of Troy by his most brilliant strategem of all: the perfidious deceit of the Trojan Horse.<br /><br />That's unforgivable.<br /><br />There is more: Dante’s Ulysses never even returns home to his faithful wife Penelope, Telemachus his son and Laërtes his father; nor does he show any repentance for this failure of familial duty. Dante invented an entirely different ending to his story. He imagines that Ulysses had sailed through the Pillars of Hercules – the Straits of Gibraltar – beyond the Mediterranean Sea to the end of the world, a journey forbidden to men, and tried to reach a mysterious mountain in the middle of the Ocean. It is evident that this Mountain is nothing less than the Mount of Purgatory itself. In a sense, we might say that Dante accuses Ulysses of attempting to steal his salvation, not be the way of penitence for his sin, but through outwitting God.<br /><br />So Ulysses becomes the symbol of an immoral lust for forbidden knowledge, as opposed to the virtuous desire for a spiritual illumination whose source is God. Dante used the heroic figure from antiquity to express a sharp distinction in thirteenth-century thought between the kind of human knowledge driven by curiosity – curiositas – and a knowledge given by God in a descent of the light into the soul, a moral illumination.<br /><br />In his recent novel, <em>Le Vestibule des lâches</em>, Philippe Fretz's, has introduced a noticable dantesque Ulysses figure into contemporary literature.<br /><br />The short novel tells the encounter of its hero Jeremy Carter with the character of the Villain, Michel Barquet. The «vestibule des lâches» literally the «vestibule of the cowards» – places us in a dantesque frame of reference. This vestibule of Hell is the place where those who never chose between good and evil are continually stung by wasps as they run aimlessly after a meaningless flag.<br /><br />But the plot itself has several parallels with that of Dante’s Divine Comedy. The character of Carter is a clear Dante figure, accompanied by Bertram Rothe, the editor who holds the book, a figure like Virgil is to Dante, the holder of knowledge. The beginning is a reference to the «Selva oscura» of the first tercet of the Inferno. Carter, like Dante, seems lost in the middle of our life; wandering in a gallery during an opening and is surrounded by maze of high reeds. «Les hauts roseaux sur fond de paysage alpestre formaient un labyrinthe.»<br /><br />The next space they enter is a restaurant called the «Mortimer». It's a direct reference to hell, where death – la mort – is orchestrated in an endless timer, condemnation. Carter will go through hell during the time of a banquet – a convivio (the title of Dante’s major treatise) where his soul will be weighed. The location of the scene is very specific, the restaurant is located at the 8 of the «rue Verdaine», which corresponds to the 8th circle. <br />Later, the description of the waiter that seats them group. «Le garçon au visage honnête» («the honest face») corresponds to a characteristic of Geryon who weighs the condemned souls. He is described by Dante with the body of a winged snake, a long tail and... an honest face. He will seat Carter and Bertran Rothe at the table number 8, which is the 8th bolge of the 8th circle, the bolge of the perfidious counselors. That's the Bolge where Dante and Virgil meet Ulysses in the divine comedy in the 26th canto.<br /><br />The meeting of Carter and Barquet has other parallels with Dante and Ulysses, We have this strange locution «La poisse suintait comme de la main gauche d’un jambon de Parme», it has no other explanation possible than a reference to the troubled Dante Alighieri Society of Parma which one of the oldest in Italy. Dante's Ulysses becomes a mythological villain who has used his intelligence and skill as a counselor to take over the sacred and impregnable city of Troy. He becomes a sort of Promethean figure, one who stole fire from the Gods.<br /><br />It’s even more complex than that. He is also a mirror of Dante. He represents what Dante is afraid he might become through his own Odyssey to God. Dante says it in the second canto of the Inferno, «I am not Aeneas, nor am I Paul.» What is his legitimacy for doing his journey? Both Dante and Ulysses seek a greater good; the tension is in how they choose the way. To gain the goal by their own efforts and wit, or to receive it as a gift.<br /><br />An other key to Fretz's novel is the relationship between Barquet father and son with the son’s confused loyalty to his father. In fact, the one guilty of an act of false counseling – of deception and falsification – is Barquet the father. Look at what Edouard Barquet is after: to use a valueless stock option in a company called «Tango Troya» to defraud HSWC out of 120 million. The name of the company «Tango Troya» lets us think that it’s Barquet’s version of the Trojan Horse trick. His little «Trojan Tango» is a masterpiece of duplicitous counseling. The son simply cooperates in his father’s fraudulent scheme; he obeys his father’s authority, a sort of weak version of Homer’s Telemachus.<br /><br />Troy is the city of all promises. It's the paradise atop Mount Purgatory. Ulysses was punished when he sailed through the Straits of Gibraltor, beyond the confines of the Mediterranean, in search of a paradise that he could take by force, a paradise not received by grace, but stolen. He never returned to Ithaca; he was never heard from again. There is a direct allusion to that when Edouard Barquet meets Gogol in an HSWC office to prepare their felony, they sit around a glass table (a figure of the Mediterranean Sea). A secretary brings two bottles of water, one from «Rochers de Calpes» – that’s the Rock of Gibraltar in Latin – and the other from «Mount Abyle», which is on the North African side. They represent the Pillars of Hercules, beyond which lies the unknown and forbidden world. Yet the accusation against the son Michel is wrong. It's the father figure thats should receive a punition for his trespassing and his bold provocation to the Gods.<br /><br />The feminine character Olga in Fretz's novel is Jeremy carter's Beatrice. She escapes the natural determination of following in one's parents’ footsteps. She escapes her father, Gogol's power, and in that way inspires Carter, like Beatrice inspires Dante, for a rejection of evil.<br />She becomes his protector and his temptation. Finally his inspiration and source of light. In the last scene, she telephones Carter, inviting him to see her. The scene takes place in the central hall of a train station. Bertram Rothe, the Virgil figure, is about to part from Carter just like in the earthly Paradise, on the top of Purgatory. Rothe is blinded by the smoke of his cigarette and the neon lights. This is surely an allusion to the two rivers flowing through the terrestrial paradise; Lethe on one side and Eunoe on the other, but both deriving from a single, divine source.<br /><br /><em>Le Vestibule des lâches</em> is a condensation of Dantesque topography. When Carter and Barquet leave the «Mortimer», they continue down rue Verdaine until they reach the lake. This is Lake Cocytus, the frozen lake of the ninth Circle. Notice the sentence: «Les drapeaux de Fabrice Gigy claquaient, quelques cygnes glissaient insensibles au froid sur l’huile nocturne et cobalt du Rhône.» The river sinks into the lake at this very place. The closeness of the words cobalt / cygne can be seen as an allusion to the French Cocyte / Cocy-tus in English. Plus Fabrice Gigy's flag: it's a hint, in the vestibule, of those who have avoided choosing between God and Satan, and are condemned to follow a white empty banner, stung by wasps. Fabrice Gigy has installed on the bridge a series of white flags with a black circle on the bridge – the point at the bottom of the infernal cone.<br /><br />Other sentences like «Ils traversèrent l'artère au feu rouge et remontèrent la rue de la Terrassière» show hints for the terraces of purgatory. «Ils traversèrent au feu rouge»: purification by fire. The 7th Terrace is surrounded by flames. Dante walks through the fire at this moment. Just before he enters the terrestrial paradise. <br />Finally the train that leaves to take away Rothe gives us obvious allusion. «Ils regardèrent encore la grande horloge Mondaine qui indiquait presque 10:50. Il restait dix minutes jusqu'au départ du train. Et cinq jusqu'à l'éclosion des étoiles.» We have clear refrence to Beatrice's magical number. «Cinquecento diece e cinque» and the star, «l'étoile» is of course the last word of Purgatory.<br /><br />In short, the dantesque elements that we find in Fretz's novel show his effort of confronting an enemy who is also a possible other self. Doing so, the novel can be looked at as the narration of a fragmented mirror tile as much as a moral tale.<br /><br /><br /></p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlBléchasses et essurestag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2007-05-16:10426712015-10-14T09:44:21+02:002015-07-30T10:05:00+02:00 La peinture a connu deux «blessures narcissiques» au cours du 19e et du 20e...
<p>La peinture a connu deux «blessures narcissiques» au cours du 19e et du 20e siècle. La premièe en date est l'invention de la photographie et la seconde la découverte du «ready made». A y regarder de plus près, ces blessures qui ont l'air facilement datables (1839 et 1914) sont plutôt de vieilles cicatrices purulantes qui font boîter la peinture depuis toujours.</p><p>Il est capital, pour comprendre où en est la peinture aujourd'hui, de voir que la photographie et le ready made ne sont pas des accidents dans son histoire mais les deux échasses, enfin sculptées dans leur moindre détail, sur lesquelles elle avance.</p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlQu'est-ce qu'un livre?tag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2014-06-25:53981972014-08-29T13:50:31+02:002014-06-25T11:39:00+02:00 Texte paru dans le Revue DOVBLE V #7, 2014-2015, Qu'est-ce qu'un livre?...
<p>Texte paru dans le Revue <a href="http://www.artfiction.ch/magasin-224.php?1380016661" target="_blank">DOVBLE V #7, 2014-2015, <em>Qu'est-ce qu'un livre?</em></a></p><p>Pour couper court à toute digression sur les joies de la lecture, je reformule immédiatement la question: qu'est-ce qu'un livre lorsqu'il n'est pas lu? Cette question simple provoque un craquement sonore comme l'arbre qui tombe dans une forêt où il n'y a personne pour l'entendre. Elle résonne d'autant plus ici, à Bâle, où se tient ces jours (18-21 juin 2014) le salon du livre <a href="http://www.ineverread.com/" target="_blank">I never read </a>[Je ne lis jamais], et en écho à l'importante exposition <a href="http://head.hesge.ch/art/codex-pierre-leguillon-san-francisco/" target="_blank">Codex</a> qui vient de s'achever à San Fransisco. Elle tire sa sève d'un mot de Cocteau qui a servi de base à la recherche: «Les livres ne sont pas faits pour être lus, ils sont faits pour être là.» Provocation du poète opiomane? Peut-être. Vocalise en tout cas, <em>lu-lla-by</em>, langue des oiseaux, humour du son.<br />Peut-on délimiter encore la question en remarquant que pour lire un livre il faut l'ouvrir et qu'on ne s'intéressera donc ici qu'au livre fermé? C'est assez tentant de glisser la réflexion comme un marque-page ou un billet de mille gagné au loto dans le pli du livre. Mais suffit-il d'ouvrir un livre pour clore le débat? Ou de le refermer pour laisser la question ouverte? <br /><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/02/36346880.jpg" target="_blank"><img id="media-4606903" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/02/529647064.jpg" alt="intro-fig-1.jpg" /></a><br /><span style="text-decoration: underline;">Livre non lu fermé</span><br />Regardez autour de vous. Des livres fermés. Partout, tout le temps. Sur l'étagère, sur la table du salon, empilés ou alignés. Dans les librairies, les bibliothèques, les journaux. Du livre fermé, on n'en parle que pour s'en plaindre: c'est un cauchemar à transporter, ça prend la poussière, on ne sait plus où les mettre ni comment les classer. En plus, ça ne vaut souvent presque rien. Ceux qui avouent les jeter (comme Godard à Pivot en 1993) sont considérés comme des monstres ou des héros. Le livre fermé a un poids; il représente le poids de la matière, du commerce, de la sueur. Dieter Roth compare ses livres (ceux dont il est l'auteur) à des tables qu'il a fabriquées(1). Le livre est un objet, un corps, un simple volume, qui pourra être utilisé comme planche à découper, comme cale à armoire, comme escabeau, ou, par accumulation, comme efficace isolation phonique et calorique. En tenant compte de la typographie qui les recouvre de plus en plus depuis environ un siècle, les livres non lus fermés deviennent une stèle, une pierre tombale où se lisent les qualités et les mérites de leur propriétaire. On en fait des cairns sur la table basse du salon, on les expose de manière ostentatoire sur les murs où ils deviennent un marqueur social.<br /><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/00/00/2036834949.jpg" target="_blank"><img id="media-4606937" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/00/00/310486953.jpg" alt="intro-fig-8.jpg" /></a><br /><span style="text-decoration: underline;">Livre non lu ouvert</span> <br />Mais ce n'est finalement pas si simple, car le livre fermé ne serait rien s'il n'était pas au moins potentiellement ouvrable(2), et le livre une fois ouvert, rien ne dit qu'il change pour autant de statut, passant de simplement là à lu. Les livres de la sélection de Zivo sont reproduits ouverts dans les pages précédentes. Lors de leur présentation dans le cadre du projet <a href="http://www.tirage-limité.ch" target="_blank">Unica-La table au livre</a>, ils sont manipulés, feuilletés, discutés(3). Mais sont-ils lus? Ils sont dans la grande majorité constitués d'images. Ce sont des livres muets; la tradition les charrie avec elle depuis l'origine. Le <em>Mutus Liber</em> (livre muet) est un livre alchimique du XVIIe siècle, mais il en existe d'innombrables variantes: livres constitués d'images, de rébus, de charades visuelles, ils restent totalement inaccessibles au non-initié. Il ne suffit pas d'ouvrir le livre pour lire, il faut ouvrir le code, et seules les flammes de la purification et de l'initiation permettent, selon les rites alchimiques, cette ouverture. C'est une expérience que tout le monde fait en ouvrant un livre dans une langue ou une écriture qu'il ne connaît pas. Et d'autant plus lorsque le livre ouvre sur un espace où l'on ne distingue même plus où et comment il y aurait à y lire, ou à y décrypter des images (dans l'extrême, le livre ouvert non lu sert de boîte de rangement, de housse d'ordinateur portable). La lecture n'est qu'une partie du processus d'ouverture: c'est comme peler un oignon, on n'en a jamais fini. Le livre est toujours à ouvrir.<br /><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/01/2613639681.jpg" target="_blank"><img id="media-4606905" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/01/1479655176.jpg" alt="intro-fig-2.jpg" /></a><br /><span style="text-decoration: underline;">Ouvrable/lisible</span><br />On pourrait penser a priori (mais nous n'en sommes déjà plus là) que le temps du livre se divise en deux parts très inégales: un temps de latence (ou d'attente – que quelqu'un veuille bien l'ouvrir et le lire) et un temps d'actualisation (ou de performance – lorsque le sens qu'il porte sur ses pages est offert et transfusé dans l'esprit d'un lecteur). Mais cette division des temps du livre (entre silence et performance) ne se calque pas sur la partition lecture/non-lecture, ni sur celle ouvert/fermé. Le livre parle (le terme est peut-être un peu fort: contentons-nous déjà de «le livre performe») même lorsqu'il n'est pas lu. Nicolas Tardy dresse dans les pages suivantes un inventaire des usages du livre non lu qui peut tenir lieu de programme en proposant toutes les variantes. Dans tous les cas inventoriés le livre n'est pas lu, rarement ouvert, mais dans tous les cas aussi la proposition n'aurait que peu de sens si l'objet utilisé était autre chose qu'un livre. Il faut que ce soit un livre pour que ça marche, mais il n'est pas nécessaire que ce livre soit lu, ni même ouvert. Y aurait-il donc une permanence du livre au-delà de son usage habituel (mais imprégnée par ce dernier)? Et en quoi consiste-t-elle? Les contributions de 20 auteurs et artistes dessinent six hypothèses d'une performance du livre non lu.<br /><br /><span style="text-decoration: underline;">Six hypothèses</span><br />La première: le livre subsiste en tant que ruine. Débris, traces, déchets, pages arrachées, rebuts. Sarah Hildebrand photographie des livres dans des terrains vagues, Didier Lambert repère sur l'asphalte une page trempée par la pluie, Stoja Vukovic fossilise le livre quant à Flynn Maria Bergmann, il se charge lui-même de faire du livre une ruine à coup de carabine. — Pour une archéologie du livre.</p><p><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/00/3102309701.jpg" target="_blank"><img id="media-4606951" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/00/803311129.jpg" alt="intro-fig-9.jpg" /></a><br />Deuxième hypothèse: le livre persiste en tant qu'enseigne. Se faire photographier en lisant un livre, constante de la fabrication des idoles contemporaines rejouée par Cindy Sherman, brandir un livre comme signe de ralliement politique ou religieux, ou en jouer comme les bibliothécaires du blog <a href="http://corpuslibris.blogspot.ch/" target="_blank">Corpus libris</a>. Flynn Maria Bergmann utilise le livre comme bombe humaine, Fabienne Radi crée un hybride à partir d'un classique de l'édition française et le message publicitaire d'un industriel américain, Jérôme Meizoz se confronte à un petit livre rouge trouvé aux puces, tandis que Claude Augsburger utilise à la fois comme support et comme descriptif auto-référentiel. Le livre ne contient pas le message, il est le message. — Pour une médiologie du livre.</p><p><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/00/01/2555968635.jpg" target="_blank"><img id="media-4606910" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/00/01/3323741009.jpg" alt="HU8I1567.jpg" /></a><br />Troisième hypothèse, peut-être la plus ironique: le livre est permanent en tant que masse. En 1970, Dennis Oppenheim testait sa capacité à faire écran aux rayons solaires. Jacques Jouet en explore les possibilités face à l'invasion de nuisibles, les décorateurs d'intérieur et les designers en imaginent de nouveaux usages, Ivan Farron en inventorie les inconforts lorsqu'on vit entre deux lieux, deux bibliothèques. La bibliothèque: un véritable problème d'espace! Hubert Renard le règle en jouant sur les échelles, Christian Pellet raconte comment l'urbanisme s'en mêle à Berlin. —Pour une statique du livre.</p><p>Quatrième hypothèse: le livre subsiste en tant que lieu du pli. Notre besoin de feuilleter n'est peut-être pas impossible à rassasier, celui de se confronter à la dyade ouvert/fermé n'a lui pas de cesse. John Baldessari l'inscrivait en 1967 en noir sur une toile blanche: «a two dimensional / surface without any/ articulation is a / dead experience» [Un espace bi-dimensionnel sans articulation est une expérience de mort]. Le livre ouvert est proverbial, le livre fermé alchimique. Christian Jelk et Jean-François Reymond en travaillent la pâte en droite ligne depuis Mallarmé dont la page centrale du Coup de dé et son pli étaient au cœur de son utopie d'un nouveau rituel du livre. Nicolas Perrodin semble vouloir multiplier nos visions du pli à l'infini, Alexandre Loye plie la surface de la toile, et Silvana Solivella et l'atelier Oï créent des éventails qui déploient le pli dans l'espace. — Pour une plastique du livre.</p><p>Cinquième hypothèse: le livre persiste comme palais de la mémoire. Il est porteur d'une odeur qui déclenche les souvenirs, de couleurs, d'une texture qui ravivent une image du passé; le livre comme phéromone, comme mnémotechnique. La bibliothèque toute entière peut se lire comme une accumulation de strates temporelles (perturbées lorsque le classement est réorganisé suite à un déménagement ou à une bonne résolution de premier de l'an) que l'on peut parcourir sans ouvrir les livres à nouveau, juste en passant en revue leurs dos. Le livre convoque les esprits par sa seule présence médiumnique. Ariane Gay modèle dans l'argile un livre-mémorial dédié à sa mère, Boutheyna Bouslama utilise des livres retrouvés pour nouer un dialogue avec ses parents, Marguerite Dewandel fait surgir autour d'eux des sociétés secrètes imaginaires, et Silvana Solivella remonte en enfance. — Pour une hantologie du livre.</p><p>Sixième hypothèse, qui circule dans toutes les autres et en alimente l'efficacité: la permanence du livre en tant que fantasme. Un fantasme puissant qui génère l'excitation de milliers de visiteurs du blog <a href="http://bookporn.tumblr.com/" target="_blank">bookporn</a> où se publient chaque jour de nouvelles images de livres offerts non pas à la lecture mais à la fascination. Voir des livres en rêve n'est pas exceptionnel: Alexandre Loye mentionne un tel épisode(4), Marcel Miracle en ramène des couvertures d'un magazine potentiel. Le fantasme du livre est à l'origine de vocations d'écrivains comme le raconte le texte d'Alexandre Friederich, et fait l'objet de livres au carré(5). Quelques artistes, comme Sylvie Sauvageon ou Damien De Lepeleire transforment les pages du livre en image de page. — Pour une manie du livre.<br /><a href="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/02/00/3314062359.jpg" target="_blank"><img id="media-4607044" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/02/00/2662800284.jpg" alt="intro-fig-15.jpg" /></a><br /><span style="text-decoration: underline;">Inouvrable/illisible</span><br />Paul Chan pose en 2011 la question: <em>Wht is a book?</em> [k'est-ce qu'un livre?], un livre qui n'existe que sous forme numérique (créé à partir d'un original physique unique) et que je n'ai pas pu télécharger faute de mise à jour de mon environnement informatique. Je n'ai pu en voir que la couverture exposée dans une vitrine. Un extrait des pages intérieures était présenté sur un Ibook celé sous la même vitrine. Livre fermé par excellence, non lu parce qu'inaccessible (pour moi) et constitué de texte et d'images superposés qui rendent selon les descriptifs et les commentaires de lecteurs les pages illisibles, <em>Wht is a book?</em> fait atterrir la question sur une angoisse: si le livre non lu est illisible, il n'est qu'un piège pour somnambule, si le <em>Mutus Liber</em> reste muet, il est une boîte vide effrayante hantée par les fantômes d'un sens devenu inaccessible, une ruine, un temple vide(6). Il faut peut-être admettre que le livre n'existe pas en tant que tel(7): il n'y a pas de livre, il n'y a que des preuves du livre(8).<br /><br />NOTES<br />(1)«Ich habe dieses Bücher gemacht, wie man einen Tisch macht.<br />Ich habe sie nicht einfach vollgeschrieben, sondern ich habe sie gemacht.» (D. R.)<br />(2) De même que les cormes de Moïse sont le signe de la lumière divine sur sa tête, les cormes du livre sont le signe du livre ouvert dans le livre fermé. (B.R.)<br />(3) «Tu as vu? —Quoi? — Mais c'est génial! Gé-ni-al! Regarde: à chaque page il y a un cercle au même endroit. 2000 pages quand même. — Ah oui?… Woaah, c'est génial.» (Une linguiste et une professeure de littérature, I Never Read, Bâle, 18 juin 2014).<br />(4) Un livre vu en rêve, posé à la verticale au milieu d’autres sur un stand dans un salon. J’en parle à S. qui de son côté l’a aussi remarqué. Ce n’était pas l’auteur ni le sujet qui nous retenaient, seulement sa présence, le volume, le format et la qualité du titre, simple typo bleue sur un papier bleu plus clair. Nous étions admiratifs en même temps qu’un peu jaloux. (A. L.)<br />(5) Après les livres sur les livres, il se passionna pour les livres sur les livres sur les livres. Il était délicieusement torturé par l'idée que sous les couvertures des livres catalogués sous ses yeux se trouvaient des catalogues de livres. Il avait même eu le projet d'un Livre sur les livres sur les livres disparus, qui aurait contenu un chapitre sur les livres sur les livres sur les livres disparus. (B.R.)<br />(6) En parallèle de son activité dans le livre numérique, Paul Chan détruit des centaines de livres réels (1005 pour être exact) pour son projet Volumes—inncompleteset. Activité extrêmement plaisante, selon les mots de l'artiste, et qui «satisfait son désir de travailler avec quelque chose de physique». Des 1005 volumes démantelés ne subsistent que les couvertures cartonnées, ouvertes, écartelées, écrasées, pour donner à voir leur devant, leur arrière et leur dos utilisés comme support de peintures minimales. Cette complexe activité autour du livre, digitalement illisible, physiquement démantelé, peut se lire comme une recherche du livre absolu, d'un livre qui ne serait pas simplement là (il ne l'est plus), mais qui serait ab aeterno. <br />(7) «Le livre qu’a voulu Mallarmé, il n’est pas parvenu à l’écrire, et il n’en a laissé que des bribes que le hasard a sauvées du désastre, ce qui est finalement conforme à sa nature de coup de dés: un tel livre impose son existence sur le mode de la suggestion, de telle manière que celle-ci reste pour toujours à venir, ce qui serait au fond le propre de tout livre, que celui-ci soit le Traité de la nature dont Héraclite avait déposé le manuscrit sur l‘autel d’Artémis ou l’Apologie de la religion chrétienne que Pascal n’est pas parvenu à terminer.» Qu’est-ce qu'un livre?, Pierre Macherey, De l'incidence éditeur, 2014<br />(8) Lorsque le contenu de tous les livres existants sera transfusé dans le nuage informatique, lorsque la Bibliothèque de Babel sera complétée en ligne (je suis moi-même l'«auteur» du 31 635e volume de la bibliothèque, intitulé FPTDLMAEB PGY SSNBE VAF SNL PCFBFGI, sur le site http://dicelog.com/babel), les livres réels ne seront plus que de pâles miroirs d'un livre total, impalpable, immortel, infini et disponible aussi longtemps que nous fabriquerons de l'électricité. Ils seront les fétiches, les statuettes, les représentations imparfaites d'une divinité invisible. Le livre infini aura mangé les livres qui sont là.</p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlle royaumetag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2013-05-10:50672062013-05-10T18:56:41+02:002013-05-10T18:56:41+02:00
<p><img id="media-4095924" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://a-t-l-a-s.hautetfort.com/media/01/01/2336107480.gif" alt="re-essai.gif" /></p>