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04/12/2006

Paradis, c'est l'enfer

On dirait que les anglais sont de retour au Paradis en ce moment, comme au temps de John Martin et des préraphaélites. Je ne sais pas pourquoi, mais le Paradis lucide des anglais d'aujourd'hui m'effraie encore plus que le Paradis idiot des préraphaélites. Je pense toujours à cette phrase citée par Sollers :«Tout est Paradis dans cet enfer.» Et ici, j'ai envie de dire: «Tout est enfer dans ces Paradis». Nigel Cooke est le plus explicite dans sa peinture intitulée «Silva Morosa», mais chez les autres aussi, on sent la menace.


John Martin, «The Garden of Eden», 1821,
aquarelle,19.4 x 26.4 cm, Londres, Tate.



Richard Wathen, «Kingdom», 2004,
huile sur toile, 132 x 181 cm, Max Wigram Gallery.



Alison Moffett, «Legacy of Appalachia», 2004,
fusain et graphite sur papier, 244 x 320 cm, Max Wigram Gallery.



Joel Tomlin, «Snake boys», 2005,
huile sur toile, 190 x 160 cm, Max Wigram Gallery.


George Shaw, «Scenes from the Passion: The Blossomiest Blossom», 2001,
émail sur bois, 91 x 121 cm, Ikon Gallery.



Nigel Cooke, «Silva Morosa», 2003,
huile sur toile, 72 x 96 inches, Andera Rosen Gallery.


29/10/2006

Le paradis de Charles Gleyre

La peinture ci-dessous n'est pas un Gleyre, contrairement aux apparences, mais une peinture de Michael Ashcroft, visible en ce moment à la Galerie Lucy Mackintosh à Lausanne.


Michael Ashcroft, «When Life Began V», 2006
huile sur toile, 213 x 183 cm, Galerie Lucy Mackintosh.


Le projet de Michael Ashcroft dans cette série de toiles monumentales intitulée «When life began» semble réaliser la toile inachevée de Gleyre, «Le Paradis terrestre», dont on connait plusieurs esquisses.


Michael Ashcroft, «When Life Began I», 2006
hulie sur toile, 239 x 178 cm, Galerie Lucy Mackintosh.



Charles Gleyre, «Esquisse pour Le Paradis terrestre», 1869-74, huile sur toile, 24 x 24 cm, Lausanne, McBA.




Néanmoins, je doute que Charles soit très content de cette descendence innattendue. C'est toute la différence entre le kitsch innocent et utopique de Gleyre (qui fait déjà frémir) et celui volontairement vulgos d'Ashcroft. Pas d'idylle chez Ashcroft, pas de «sentimentalité», mais la chair flasque et les postures contrites de deux nudistes dans un décor de catalogue. Il y a surtout une chose que Ashcroft ne sait ou ne veut pas faire et Dieu sait que Charles lui en voudra: peindre des belles fesses.


Michael Ashcroft, «When Life Began I», 2006, détail.