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18/01/2007

Feuille, caillou, ciseau, ombre [VI]

Caverne: Les mains négatives — ah ! ce livre de Duras que les filles trouvaient super — sont des dessins rupestres, les premiers dessins hyper-liés. Les mains sont utilisées comme chablons, les pigments sont projetés sur l'écran du mur pré-historique, dessinant le contour d'une main disparue depuis des siècles: ombres. 

Découpage. L'ombre est une découpe. Elle est extra-plate. Dans les dessins de silhouettes, la répartition des couleurs (ou plus souvent du noir et du blanc) ne sert qu’à mettre en évidence la ligne de démarcation, les bords, les vecteurs. De chaque côté de cette bordure infra-mince, le noir — que l’œil associe volontiers au vide — et le blanc — qui évoque plutôt le plein — sont purement conventionnels. Il n’y a ni plein, ni vide.

Feuille, caillou, ciseau, ombre [II]

 

 

Je me demandais pourquoi on voit tant de silhouettes, d’ombres (que le français dit chinoises) dans les dessins, les affiches, les journaux depuis quelque temps. Je sentais un lien avec le cut-up, la citation, la compilation, le souvenir. Comme si ces dessins n’existaient pas pour eux-mêmes, mais pour leur capacité à convoquer autre chose (venant du passé, de l’extérieur de la caverne), et que cette autre chose restait intouchable.
 
Un objet — n'importe quoi: une main, un bout de carton, des babioles; une source de lumière; un écran. Ombre chinoise. Regardons le classique «deux mains font un lapin». Les mains (réelles) sont invisibles. Le lien entre elles (un corps), les liens en elle (les articulations) disparaissent pour faire apparaître de nouveaux liens, des hyper-liens purement figuratifs formant le corps et les articulations d'un lapin.


09:10 Publié dans Ombres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, dessin, ombres, lapin |  Facebook