Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/01/2007

Feuille, caillou, ciseau, ombre [VII]

Dessiner un vase ou dessiner son ombre sont deux opérations complètement différentes en ce qui concerne la question de la présence du vase réel (on sait que la métaphysique de la présence est mise en doute par le post-modernisme). Le paradoxe est le suivant : pour douter il faut croire. L’ombre ne peut pas douter de l’écran qui la fait naître. L’ombre du vase rend le vase indubitable, un vase dessiné par contre est forcément douteux. Le dessin hyper-lié met en doute la re-présentation du vase, la re-présentation du vase (le dessin) met en doute le vase réel.

Pour mettre en doute le vase réel, il faut supporter son absence, il faut en faire le deuil. L’ombre du vase ne fait pas le deuil du vase réel (comment le pourrait-il sans y risquer sa fragile existence). Le dessin hyper-lié est comme un fantôme, non pas une présence mais son exact contraire: une absence rendue visible. Un deuil manqué. La vision du lapin masque l'absence des mains qui l'ont fait naître. Derrida: « Pour qu'il y ait du fantôme, il faut un retour au corps, mais à un corps plus abstrait que jamais.»

11:56 Publié dans Ombres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, dessin, ombres, Derrida |  Facebook